Les vachettes sont plutôt recherchées; les génisses vêlées pas du tout.
En cette matinée de veille d'Ascencion, le marché de Langnau n'avait pas fait le plein d'acheteurs ou de spectateurs. La raison première n'en était pas la Fête du lendemain, bien sûr, mais plutôt que les paysans partout sous nos latitudes, étaient très affairés aux champs avant que les orages menaçants ne viennent gâcher les premières fenaisons. Bien sûr, aussi, ces premières pluies attendues depuis longtemps redonnent le moral aux acteurs du marché de bétail, et on attend désormais une demande accrue pour ces prochaines semaines.
Les vachettes, se sont bien vendues à Langnau. Elles ont atteint ou dépassé les 900 francs, selon la qualité et l'âge. Le numéro 1 du catalogue, une BREWMASTER née le 22.01.18 a réalisé 1150 francs, voilà qui donnait un signal clair pour le reste de la mise. Ont suivi, une vachette à 700 francs, puis deux autres à 900 francs. Une dernière enfin, fille d'ARMANI, née le 17.12.2017, a été adjugée à 1150 francs.
Les jeunes vaches fraîches au tout début de leur deuxième lactation sont de plus en plus appréciées,et ne tarderont pas à atteindre leur meilleur prix de l'année dernière sur le marché des ventes aux enchères. Si l'on prend une fourchette de 3500 CHF à 4000 CHF comme référence, on y est déjà dans le cas de vaches un peu "spéciales" par le papier, le format, ou la performance. Mais l'indication pour la taxation qui fait le plus foi dans ces jeunes vaches seulement "plutôt bonnes", c'est avant tout la production: on veut frôler les 40 kg de lait/jour. En ce qui concerne les "troisième lactation" et davantage, on les achète encore volontiers si elles atteignent les 42 kg ou les dépassent, mais avec du bon lait avec des teneurs appréciables.
Pour ce qui est des "première lactation", génisses vêlées et fraîches, la demande est peu importante; comme le prix qu'elles atteignent d'ailleurs. Une fourchette entre 2700 francs et 2800 francs semble raisonnable pour des génisses autour de 30-35 kg de lait/jour. Pour certaines très prometteuses enregistrant déjà des contrôles à plus de 35 kg ou frôlant les 40 kg, avec des papiers et un modèle plus que convenable, on atteint ou dépasse parfois les 3000 CHF. Les génisses vêlant avec un départ à moins de 30 kg de lait sont peu recherchées dans les races purement laitières.
Quoi qu'il en soit, en ce qui concerne les enchères, malheur à ceux qui se trompent sur leurs prix de réserve: les bêtes sont inévitablement retournées à l'écurie avec la mention "invendue". Cela arrive encore dans de trop nombreux cas, et même avec des animaux sans défaut apparent; preuve que la demande n'est pas encore au top. On ne le répétera jamais assez, le prix de réserve doit s'adapter au minimum du minimum; il ne faut pas le confondre avec le "prix espéré". Les meilleurs crieurs des marchés de notre pays vous le diront: si on peut compter sur un "prix de départ" assez bas, il y a des chances d'"accrocher" des acheteurs potentiels. Avec des prix de réserve trop élevés, on démotive très vite la demande, quand celle-ci est encore faible. A bon entendeur...